cổ nhân | the ancients, the people of the very distant past |
số | destiny, doom, fate, fortune; lot |
số | figure, number; quantity 2 (of shoes, clothes etc) size 3 (of newspaper etc) issue, number |
bài bạc | play cards; gamble |
tam cúc | one type playing cards (origin of name unknown) |
tài bàn | a sort of card game using 120 cards |
tổ tôm | card game using a deck of 120 cards and played by five persons (origin of name unknown) |
phỗng | (term in card playing) two cards of the same kind |
phăng teo | (in cards) joker |
đánh bài | play cards |
bất | kind of card game |
bốc nọc | draw the last card in chắn, tổ tôm games |
chắn | sort of card game |
cầm cái | banker (in card games) |
kiệu | kind of card game |
thang thang | name of a card in tổ tôm |
tứ sắc | the four colors; a kind of card game |
đánh | to play (e.g. card game, etc.) |
Đố chữ | deviner le caractère chinois - guess the chinese character |
Toóng sít bết | Litterally "trente-six bêtes" |
đánh đề | 打題: jeu de la devinette |
me | 楣 Poutre ou pièce de bois transversale, linteau de porte ou de fenêtre. ; Tamarinier; le nom d'un jeu de hasard |
đánh me | 打楣 me jouer au jeu de ce nom |
điếm me/my lậu | 店楣漏 une maison où l'on joue clandestinement ce jeu |
bai cu di | chap ji ki |
bai cao | baccarat |
xóc đĩa | (jeu) jeu du pair et de l'impair (se pratiquant avec quatre sapèques qu'on agite dans une assiette recouverte d'un bol) |
Chơi số đề | Last two numbers of the first prize (in the National lottery) |
Source:BNF
Le jeu des trente-six bêtes est plus célèbre que connu en France, où il a fait parler de lui pour la première fois en 1888, à propos d'une interpellation faite à la Chambre des députés sur tes affaires de Cochinchine. Ce jeu des trente-six bêtes tient une place considérable dans la vie annamite. Depuis le mendiant qui sollicite quelques sapèques de la charité des passants, jusqu'au mandarin à deux ou à trois boutons, tous le jouent. Du matin au soir les maisons spécialement affectées à cette sorte de loterie regorgent de monde, et si leur entrée est interdite aux femmes, aux enfants et aux soldats, ceux-ci éludent cette défense en envoyant chercher des billets.
Au siège de l'établissement autorisé pour la tenue du jeu, on délivre une feuille imprimée sur laquelle figurent, dans des cases distinctes, le nom de trente-six animaux: papillon, cent-pieds, pigeon, poisson, coq, tortue, anguille, carpe, dragon, oie, huître, singe, buffle, tigre, porc, lapin, ver, renard, chat, grue, mille-pattes, daim, araignée, serpent, crevette, éléphant, chien blanc, chat sauvage, abeille, rat, jonque, cheval, paon, canard, limaçon, mollusque.
Au centre est un personnage grossièrement dessiné, ayant inscrits sur tous les membres les trente-six noms que nous venons de citer et qui chacun correspond an nom d'un personnage, roi et vice-rois, princesses, bonzes, philosophes, mandarins militaires, mandarins lettrés, commerçants et mendiants. Le joueur ponte sur le nom d'un animal. On ne peut Jouer que deux francs sur chaque feuille, mais on peut ponter sur autant de feuilles que l'on veut. Dans une colonne réservée à cet effet, on indique le total des mises. On rapporte ces feuilles à la maison de jeu, qui les inscrit, encaisse l'argent et délivre un reçu mentionnant le nom de l'animal choisi et la somme versée. Il est fait deux tirages par jour l'un à midi, l'autre à cinq heures du soir. Le caractère ou animal gagnant est choisi par un employé de la maison de jeu qui fait l'office de croupier. Sa discrétion est, parait-il, à toute épreuve. Au commencement de chaque émission de billets, le caractère choisi est enfermé dans une enveloppe de calicot, laquelle est hissée au plafond. L'heure du tirage arrivée, l'enveloppe est descendue et ouverte par qui veut. A ce moment, la voie publique est envahie par la foule, qui se presse et se bouscule attendant avec des trépignements d'impatience que le sort ait parlé. Aussitôt le résultat du tirage connu, les gagnants se précipitent pour encaisser leur gain, pendant que les perdants rentrent chez eux pour aviser aux moyens de recommencer une nouvelle partie. Le banquier, se réservant six chances, paye trente fois la mise.
Dans les provinces de l'extrême Orient, comme en Europe, les joueurs sont en général superstitieux. Si dans la journée on rencontre un bonze, un mandarin, un mendiant, etc., on a, dit-on, des chances de gagner si l'on joue sur les animaux correspondants à ces personnages. Il existe à Hanoi deux maisons importantes exploitant le jeu des trente-six betes. Les patrons payent au fermier général responsable de toutes les maisons qu'il n'exploite pas lui-même un droit d'environ 200 francs par jour. Le fermier des jeux se contente en général de délivrer à forfait des licences pour une durée déterminée. Le total des droits acquittés par les entrepreneurs à la ferme, pour les maisons ouvertes dans la province d'Hanoî seule, atteint douze cents francs par jour. En tenant compte du gain que les sous-fermiers doivent réaliser, il est facile de voir l'énorme impôt prélevé par la passion du jeu sur la bourse des Annamites. A côté de ces établissements autorisés, il existe des maisons clandestines, également très fréquentées. Le gouvernement français a essayé à diverses reprises d'interdire le jeu des trente-six bétes mais il s'est toujours heurté aux traditions du pays.
A tout seigneur tout honneur. La première place dans la nomenclature des jeux de hasard pratiqués en Cochinchine appartient inconstestablement au Ba-quan ou Me, qui règne en maître dans les tripots de Saïgon et de Cholon, et que les croupiers chinois colportent dans l'intérieur du pays, de jonque en jonque, de village en village, au grand préjudice des dollars indigènes. C'est également lui que, par suite d'errements contre lesquels il serait bien difficile de réagir aujourd'hui, l'autorité tolère pendant les trois jours réglementaires du Têt ou nouvel an annamite. Les rues de Saïgon prennent, à ce moment, un aspect inaccoutumé. Les échoppes du marché, les boutiques chinoises et les établissements de commerce de certains Européeens eux-mêmes, se transforment également en autant de salles de jeu où le public le plus disparate se presse, sous l'oeil bienveillant de la police, autour des tables affectées au ba-quan: Européens, Chinois et Annamites se coudoient dans une promiscuité à laquelle notre prestige n'a rien à gagner. La simple tolérance s'est d'ailleurs transformée également peu à peu en véritable licence, et la location de leurs établissements faite, à bons deniers comptants, par les propriétaires européens aux croupiers chinois est une des manifestations les plus regrettables de ce regrettable état des choses.
Mais arrêtons-nous devant un véritable ba-quan indigène. Une natte blanche étendue sur le sol et autour de laquelle les joueurs se groupent en rangs serrés, dans cette inimitable posture accroupie qui surprend tant les nouveaux débarqués dans la colonie; une planchette carrée où l'on a tracé en caractères, les quatre premiers numéros et qui sert à la disposition des enjeux en combinaisons variées; un sac de sapèques, une tasse et une baguette, forment les éléments essentiels du jeu populaire. Cependant, d'un mouvement rapide, le Céleste, auquel incombe la direction de la partie, a cueilli et fait disparaitre, sous la tasse qu'il tient à la main, un certain nombre de sapèques disposées en tas au milieu de la natte: rien ne va plus. La soucoupe est alors soulevée et l'opérateur sépare, à l'aide de la baguette, en groupe de quatre, les sapèques précédemment recouvertes : l'excédent forme le numéro gagnant.
Telle est, dans ses grandes lignes, la physionomie générale d'une partie de ba-quan: la marche du jeu est, comme on le voit, un peu compliquée, mais, à en juger par le nombre des amateurs, elle doit certainement cacher sous son apparente simplicité de poignants émotions qui échappent aux profanes.
Le jeu dit cam tac qui comporte quatre joueurs munis chacun d'une tasse et d'une baguette et remplissant, à tour de rôle, l'office de banquier, n'est qu'une variété de ba-quan, une sorte de chemin de fer spécial. Il en est de même du lú ou danh lú, dans lequel la tasse destinée à regrouper les sapèques est plus sommairement remplacée par la main fermée des joueurs.
1L'origine du jeu de ba-quan serait malaise; et le mot lui-même signifierait, en malais, ramasser trois fois.
II - Jeux de CartesLe bai tứ sắc se joue à quatre personnes, avec cent douze petites cartes de forme allongée et de quatre couleurs différentes: rouge, bleu, vert et blanc. Chaque couleur comprend donc vingt-huit cartes et est subdivisée elle-même en sept groupes différents de quatre cartes chacun et dont la nature est indiquée par des caractères chinois: leur ensemble constitue une véritable petite armée, prête au combat. Ce sont, en effet, les tướng ou rois; les sĩ ou valets; les chốt ou soldats; les tượng ou éléphants; les ngựa ou chevaux; les xe ou chars; et enfin les pháo ou pétards. On distribue vingt cartes à chacun des joueurs et le surplus forme le talon dans lequel ils seront appelés à puiser suivant les phases de la partie et les besoins de leur jeu. La principale combinaison consiste à former, à l'aide des cartes jetées une à une sur le tapis ou prises au talon, le plus grand nombre de groupes de trois ou quatre cartes de même couleur et de même valeur : chaque groupe de cette nature s'appelle len, et chaque len donne droit à une partie déterminée de l'enjeu.
Les dames du monde et du demi-monde annamite se montrent particulièrement friandes de ce genre de distraction, et y perdent, que l'on me pardonne l'expression, jusqu'à leur culotte.
Tout une série de jeux analogues, le bài hoắc, le bài phụng, le bài xổ ho et le tam cúc, a été copiée sur ce jeu type et fait autant de victimes que lui.
Dans le jeu de bài cu di qui se pratique avec les mêmes cartes, toutes combinaisons provenant de l'initiative des joueurs disparaissont plus complètement encore, et les chances de gain ou de perte dépendent uniquement du hasard.
Douze cartes différentes, destinées à recevoir les enjeux, sont disposées devant les joueurs, tandis que douzes autres cartes absolument semblables sont, après minutieuse vérification, introduites par le banquier au fond d'un mouchoir et vivement agitées. Puis, l'une de ces dernières, prestement distraite de sa cachette, est introduite dans une petite boïte close qui prend place à son tour sur la natte, au milieu du groupe de miseurs. C'est cette inconnue, dont la valeur et la couleur correspondent exactement avec celles de l'une des douze cartes du jeu aui décidera de l'issue de la partie: l'heureux gagnant verra son enjeu décuplé, et c'est le bon argent des autres joueurs, moins favorisés par la fortune, qui servira à le payer. Il est presque inutile d'ajouter que le banquier lui-même en sera rarement de sa poche.
Mentionnons enfin, pour ne rien omettre, le bai cào, qui n'est autre que notre triomphant baccara, et que ces bons annamites ont su s'approprier avec une remarquable facilité d'assimilation.
III - Jeux de DésLes jeux de dés indigènes, tam cào ou tam hưởng, différent peu de ce que l'on pratique dans nos pays d'Occident : on emploie à leur usage des dés analogues, dont le nombre varie de trois à six, et qui peuvent être qussi bien pipés que de vulgaires dés français; un récipient de forme cylindrique est destiné à les recevoir.
Voici cependant un jeu de dés plus original que les autres et dont les combinaisons, d'une simplicité élémentaire, rappellent vaguement celles d'une roulette primitive. Muni d'un lambeau de natte où figurent, en caractères grossièrement dessinés, les numéros un à cinq, d'une assiette, d'une tasse de thé et d'un dé, un indigène loqueteux, aux alllures louches, circule dans les villages, colportant de marché en marché son industrie interlope, à la recherche de dupes crédules; il ne manque jamais d'en rencontrer. On s'installe dans quelque coin écarté, la natte est déroulée, et la partie de vụ commence, interminable et acharnée. D'un mouvement rapide, le dé vire sur l'assiette, caché aux regards indiscrets par la tasse qui le recouvre : il désignera, en s'arrêtant, le numéro vainqueur.
IV - Le jeu des trente-six bêtes (Đề - deviner)Le jeu des trente-six bêtes, qu'une mesure de proscription a frappé le 15 Octobre 1988, à la suite d'une interpellation développée à la Chambre des députés, dans ses séances des 17 et 18 Juillet n'est, en realité, qu'une véritable loterie qui florissait jadis dans les états du roi Norodom.
Nous ne saurions mieux faire que d'emprunter aux remarquables conclusions présentées au Conseil d'Etat par M. le Commissaire du gouvernement Lavavasseur de Précourt la description tres précise qu'il a donnée de ce jeu.
Le jeu des trente-six bêtes est une sorte de loterie dont le tirage a lieu chaque jour. Les numéros sont remplacés par des figures, et quelque fois même par des extraits de fourrures ou de plumes de trente-six bêtes, dont la nomenclature est toujours la même, depuis l'éléphant jusqu'au papillon : chaque numéro correspond, en outre, au nom d'un mandarin, bonze, lettré ou personnage célèbre.
Chaque jour, avant l'ouverture des jeux, le numéro ou animal gagnant est choisi par un employé; son portrait, plus ou moins grossièrement fait, est enfermé dans une boîte ou dans un panier juché au bout d'un mât et qu'on ouvre à la fin de la journée.
Les gagnants reçoivent trente fois leur mise. Le jeu peut prêter à la fraude, le gagnant étant connu à l'avance du maître du jeu. Mais, même en dehors de toute fraude, le banquier est très favorisé, puisque, ne payant que trente fois la mise aux joueurs heureux, il se réserve ainsi six chances; le jeu est donc une sorte de roulette, dans laquelle il y aurait six zéros réservés exclusivement au banquier.
Ce jeu, dans lequel les chances de gain sont ainsi subordonnées au pur hasard, est origniaire de la Chine où les lettrés seuls peuvent le pratiquer avec des combinaisons qui lui donnent un caractère tout different. L'un d'entre eux est chargé, sous le nom de thay de, de diriger la partie et de choisir l'animal gagnant: il doit le faire dans le plus scrupuleux secret, sous peine d'être expulsé de la corporation. Il inscrit, à cet effet, le caractère représentant le nom d'une des trente-six bêtes sur un menu feuillet qu'il introduit dans une enveloppe hermétiquement close placée en face des joueurs. Puis il fait passer sous leurs yeux une phrase composée de dix caractères, extraite d'une fable, d'un proverbe ou d'une anecdote dans lesquels il est fait allusion, d'une façon quelconque, à l'animal dont il s'agit de deviner le nom. Celui dont l'esprit subtil parvient à déchiffrer cette enigme, véritable casse-tête chinois, est proclamé gagnant et reçoit trente-fois sa mise, à la charge toutefois d'en remettre un cinquième au banquier pour alimenter la cagnotte de la Société. Voici, au surplus, un exemple choisi entre mille :
Le caractère à deviner est celui qui sert à designer le singe ou tam-hoc ; le thây đế peut alors soumettre aux joueurs la phrase suivante:
Bất khá | khinh | quan tuc |
ne pas | mépriser | philosophie |
Ai tai | tu | co ngoi |
Aimer bien | se | corriger soi-même |
Elle est extraite, en effet, d'une fable populaire dans laquelle sont racontées les mésaventures posthumes d'un vieux mandarin avare que les divinités infernales métamorphosent en singe en expiation de sa ladrerie.
Ce genre d'exercice ne trouverait, nous en sommes convaincu, que fort peu d'amateurs parmi nos adeptes européens de la dame de pique, de la roulette ou du trente et quarante.
V - Pari des LettrésComme le précédent, le jeu connu sous le nom de pari des lettrés n'est également qu'une loterie d'un genre spécial dans laquelle l'aléa, la chance du gain, dépend des résultats des examens des lettrés en Chine. On entend par là ces grands concours annuels aui s'ouvrent, à époques déterminées, dans les principales villes chinoises, et dont le but est d'assurer le recrutement du mandarinat civil et militaire. Placés en loges, dans des conditions analogues à celles aue l'on impose à nos candidats aux Prix de Rome, les étudiants du Céleste empire se disputent à coup de caractères, les emplois que l'administration chinois réserve exclusivement à la savante et très puissant caste des lettrés; et c'est sur leurs chances respectives de succès que se risque l'argent des parieurs.
Une liste des candidats, classés d'après leurs noms de famille (Lý-Trần-Lê etc.), est alors adressée à diverses maisons chinoises de Cholon qui se chargent de distribuer au public, au prix fixe d'une piastre l'unité, tout une série de billets sur lesquels se trouvent inscrits les uns ou les autres de ces noms. Puis, le résultat du concours est officiellement annoncé, et le premier lot est partagé entre les porteurs des billets sur lesquels se trouve mentionné le nom de famille correspondant au plus grand nombre de candidats admis; et ainsi de suite. Le tenancier retient pour lui, sur la totalité des lots à payer aux parieurs, une redevance qui s'élève jusqu'au vingt pour cent de la somme. Ce pari a été supprimé dans la colonie, par arrêté du 7 janvier 1892.
Citons encore, pour être complet, la loterie que le gouvernement colonial avait organisé à Manille, et dont les billets ont, pendant de longues années, trouvé en Cochinchine un placement très avantageux ; la guerre hispano-américaine et l'annexoin des Philippines aux Etats-Unis ont mis fin à cette petite spéculation qui constituait l'un des revenus les plus nets de l'ancienne colonie espagnole.
Le jeu de dominos (cờ nút, nút tào cáo) et le jeu d'échecs (cờ), dans lesquels l'habileté et la patience des adversaires jouent un rôle beaucoup plus important que le simple hasard lui-même, ne sauraient être classés dans la catégorie des jeux que nous venons d'énumérer.
Jeux. — Tous les indigènes ont pour le jeu une passion qui va au delà de tout ce que l'on peut concevoir; pour le jeu ils sacrifient tout, aucune considération ne peut les retenir, aussi n'hésitent-ils pas à engager, non seulement leur dernière sapèque, ou morceau d'argent, mais encore leurs effet d'habillement et ustensiles de ménage de la plus indiscutable utilité.
Pour jouer ils se priveront de nourriture et iront jusqu'à mettre en jeu femmes et enfants.
Très généreux, le Thô, n'éprouve guère.le besoin de posséder : soit instinct naturel, soit peur justifiée d'être dépouillé il ne thésaurise pas et ne possède que les choses absolument indispensables à la vie; il se dépouille de tout ce qu'il a, sans sourciller, et le bonheur au jeu comme la déveine semblent lui être indifférents.
En résumé il ne semble attacher de valeur à l'argent que parce qu'il peut le jouer.
Leur jeu de prédilection s'appelle ba-quan; c'est un jeu des plus simples. Il se compose de trois dés ou trois sapèques enfermés dans un bol recouvert; le banquier agite le bol et les joueurs pontent sur un tableau. Pour un nombre de points pair ou impair, les enjeux faits, le banquier découvre le bol ou ké-batte et paie ou ramasse les enjeux suivant que les pontes ont gagné ou perdu; mais ils sont la dupe du banquier et finissent presque toujours par perdre tout ce qu'ils ont.
Le jeu des trente-six bêtes est inconnu dans le pays.
Les Chinois, Thôs et Mans, jouent également aux cartes; ils se servent de petites cartes longues et étroites.
275. — Une situation spéciale est faite aux pays de protectorat, La question de l'étendue des pouvoirs du gouvernement français en ce qui concerne la police des jeux au Cambodge a été récemment posée devant le Conseil d'État par les anciens concessionnaires du jeu des 36 bêtes. Dans l'affaire dont il s'agit, M.- Le Vavasseur de Précourt, commissaire du gouvernement, a ainsi défini ce jeu :
Le jeu des trente-six bètes est une sorte de loterie dont le tirage a lieu chaque jour. Les numéros sont remplacés par les figures, et quelquefois même par des extraits de fourrures ou de plumes de trente-six bétes, dont la nomenclature est toujours la même, depuis l'éléphant jusqu'au papillon ; chaque numéro correspond, en outre, au nom d'un mandarin, bonze, lettré ou personnage célèbre. Chaque jour, avant l'ouverture des jeux, le numéro ou animal gagnant est choisi par un employé; son portrait, plus ou moins grossièrement fait, est enfermé dans une boîte ou dans un panier huche au bout d'un màt , et qu'on ouvre à la fin de la journée. Les gagnants reçoivent trente fois leur mise. Le jeu peut prêter à la fraude, le gagnant étant connu à l'avance du maître du jeu. Mais , même en dehors de toute fraude, le banquier est très favorisé, puisque, ne payant que trente fois la mise aux joueurs heureux, il se réserve ainsi six chances; le jeu est donc nne sorte de roulette, dans laquelle il y aurait six zéros réservés exclusivement au banquier.
The "Thirty-six Beasts" and "Bacoun" are the two gambling games in Indo-China and almost throughout the whole extreme East, where they are assuming proportions of so demoralising a character that the French Government has found it necessary to control and limit their action in countries under its protectorate by cancelling the concession granted to certain speculators.
The "Thirty-six Beasts" is the favourite game, and is played as follows
On the ground-floor of a building of a rectangular form there is a spacious hall containing a specified number of baskets, and in the basement there are counterfeit representations in cardboard of 36 animals of different species, and there it is that the croupier officiates.
He is either an intelligent Chinese, or Siamese, or Japanese, or Annamite, or Cambodian, according to the country when the game is played, for it should be known that it is popular, not only throughout Asia, including Persia and Afghanistan, but even in certain parts of British India.
This croupier is in communication only with the person who " farms " the game, and is employed exclusively by him. Early in the morning, affixed to frames placed at different spots in the town, are portions of artificial animals, such as pieces of horn, of hide, of sinew, of plumage, and fish-bone, &c, each denoting the nature of the animal fixed upon as the winning one for the day.
It is a conundrum which the players have to solve. People crowd in front of these frames, each one forming his own opinion, which he is prepared to back, in regard to the animal a fragment of which is submitted to his inspection.
The Asiatic who believes he has made a right guess enters the hall and stakes his money on the animal of his choice. In front of the house there is a mast which reaches down to the basement, and to which are affixed a cord and pulley, which the croupier manipulates.
At five minutes to 12 a.m. he draws to the top of the mast one of the above-mentioned baskets, containing the counterfeit winning animal, and punctually on the stroke of 12 he pulls the cord, when the four sides of the basket open down and the animal is disclosed, much to the delight of the few winners, who at once claim thirty times the amount of their stakes.
As one can see, this game bears but little resemblance to roulette. It lacks the combinations characteristic of the latter game ; for example, it offers no even chance — it is either winning thirty times the amount staked or losing.
The natives are very mistrustful, and, according to the statement of Europeans who have witnessed the playing in the extreme East, they keep a keen watch on the croupier, stand close to him for hours, following his movements with lynx-eyed attention, and minutely inspecting, after the game has been played, the basket which contained the winning animal.
But with all their watchfulness they cannot prevent the "farmer" of the games from cheating. Certain animals have many points of resemblance between them ; now, we will suppose that there is exhibited inside the frame a piece of wolf's skin ; this skin is very like the skin of either a dog, a fox, or a jackal. If the farmer sees that a good deal has been staked on the wolf, by a secret sign conveyed to the croupier in the basement he signals to him to send up one of the other animals bearing a resemblance to it, and the trick is played.
"Bacouan" is much played throughout the whole of Indo-China. It is attractive, as many Europeans have discovered to their cost, It is interdicted in Cochin China, but is nevertheless considerably played there clandestinely.
In its combinations it is not unlike roulette and trente-et-quarante. This is how it is played :
— Figures one, two, three, and four are traced on a table and as soon as the players have staked on these numbers the croupier places an untold number of Chinese sapeques— small copper money — in a bowl in front of him.
He then quickly takes out a handful, which he places on the table. Using a long thin rod for the purpose, he counts the sapeques four by four, being closely watched by the players during the operation.
If they are not all even numbers there remains either one, two, or three sapeques. Players who have staked on number one either even or odd money, if chance favours them, get their stakes doubled, and those who have punted on a combination analogous to that of roulette, get either twice, thrice, or four times the amount they have staked.
It frequently happens in Cambodia, where people of all classes are inveterate gamblers, the game of bacouan is played on parole, and so it is that the unlucky punter often incurs liabilities which compel him to part with all his belongings, including even the sale of his wife and children, in order to pay his gambling debts and continue to indulge in his favourite pastime.
Cambodia is under the protectorate of the French Government. The conditions of the treaty between the two countries in regard to the suppression in March, 1888, of the games hitherto legalised have not been strictly observed, aud now MM. Vandelet and Farau* , the original concessionnaires, claim from the State an indemnity of 800.000 f., on account of their premature interdiction previous to 1889, which was the limit of tho concession.
For a time these games were entirely under the control of King Norodom, who, it is said, took the liveliest interest in them, for they were not only an important source of revenue to him, but they afforded him frequent relaxation.
He mixed freely with his people in the gambling hall, dressed in the style in vogue during the reign of George IV., blue dress coat and brass buttons, with tails down to his heels, nankeen continuations, silk stockings, and pumps.
He always distributed his winnings among the unlucky players, and paid up unflinchingly whenever he lost, but in this case he reserved the expression of his annoyance at losing for the ladies of his harem, who have a lively time of it when Norodom is in a bad humour.
He is sure to have some fault to find with one or the other of them, and then he adminesters a slight castigation with a small, thin cane, lightly applied to their fair shoulders. In Cambodia, the French Government has successively allowed and disallowed the playing at these games, either capriciously or to suit the political interests of France. For two years, from January 1, 1885, up to December 1, 1886, it controlled their financial position, deriving profit therefrom, and being in direct communication with the eoncessionnaires. On grounds of expediency, it is now definitely opposed to their continuance.
Indo-Chine.
Après mainte vicissitude, le fameux jeu des trente-six bêtes a été supprimé depuis 1889 au Tonkin, et ce pays placé sous le régime de l'article 410 du Code pénal; mais la ferme des jeux continue d'exister au Cambodge pour le compte de la liste civile du souverain. Le jeu des trente-six bêtes, qui a inspiré tant de polémiques à propos de certains incidents, est une manière de loterie dont le tirage a lieu chaque jour, et où les numéros sont remplacés par les figures de trente-six bêtes, qui vont du papillon à l'éléphant; chaque numéro correspond au nom d'un bonze ou mandarin célèbre. Avant l'ouverture des jeux, l'animal gagnant ayant été choisi par un employé, son portrait est enfermé dans une boîte juchée au haut d'un mât, et ouverte à la fin de la journée. Les gagnants reçoivent trente fois leur mise. Le gagnant étant d'avance connu du maître du jeu, le jeu prête à la fraude; de plus, le droit du jeu est léonin en faveur du banquier, puisqu'il se réserve six chances sur trente-six. On peut comparer les trente-six bêtes à une roulette où se trouveraient six zéros réservés au banquier. Quand ce jeu fut interdit au Tonkin, puis au Cambodge, les concessionnaires, qui payaient une redevance annuelle de 514.450 francs, firent valoir ce bel argument qu'il favorisait le travail, car « les indigènes travaillaient pour pouvoir jouer avec le produit de leur travail ».
Un autre jeu populaire en Indo-Chine, c'est le Ba-Kuan; pendant les fêtes du Têt, qui durent trois jours, les indigènes jouent éperdùment, abandonnent tout pour courir au jeu. Les Européens doivent redoubler de surveillance pour que leurs serviteurs ne dérobent pas tout ce qui est à leur portée; eux-mêmes se volent, car ils mettent en gage leurs boutons, leurs parures, qu'ils vont retirer à la fin du mois; c'est une véritable frénésie.
Les jeux sont en assez grand nombre. Parmi les plus en vogue on peut citer : le bài tứ sắc 牌色四 (jeu des quatre couleurs), qui se joue à quatre personnes et qui compte 112 cartes; le bài phụng 牌鳳 (jeu de l'aigle), qui se joue également à quatre personnes et qui compte 60 cartes. Ces deux jeux sont très répandus en Cochinchine où l'on est plus joueur que partout ailleurs, sauf peut-être à la cour de Hué, - dans l'entourage même du Souverain.
En Annam et au Tonkin les mandarins et les lettrés aiment beaucoup le tổ tông 祖宗 et la bài kiệu 牌蹻, deux jeux aristocratiques qui se pratiquent, le premier à cinq personnes, le second à trois seulement.
Il faut mentionner également le bai hoac qui, par certains côtés, ressemble un peu à notre baccara.
Les cartes annamites, sur lesquelles figurent des caractères indicateurs, ont la forme et les dimensions de nos tickets de chemin de fer ou de nos correspondances d'omnibus. Les joueurs les jettent avec force sur la natte qui leur sert de tapis. De là sans dout l'expression đánh bài 打牌 "frapper les cartes", employée couramment pour "jouer aux cartes".
On connaît aussi, dans les hautes classes seulement, le jeu des échecs, cờ tướng 棋將 ou kỳ tử 棊子 en chinois (1).
Mais le plus dangereux des jeux annamites, celui qui passione le plus les indigènes, est un jeu de hasard d'importation chinoise, ou plutôt cantonaise, dénommé đánh me 打楣 et improprement appele ba quan par les Européens. Voici en quelques lignes en quoi il consiste. Les joueurs, en nombre indéterminé, sont assis ou accroupis en cercle sur l'éternelle natte servant de tapis. Au centre de cette natte se trouvent : 1° un tas de sapèques en cuivre polies et brillantes; 2° une minuscule tasse à thé; 3° un bâtonnet; 4° une planchette carrée portant sur chaque face un numéro en caractères sino-annamites, depuis un jusqu'à quatre c'est-à-dire 一二三四 nhất, nhị, tam, tứ. La partie va commencer. Le banquier plonge la petite tasse renversée dans le tas de sapèques et l'en retire plus ou moins pleine, mais toujours renversée et en rasant la natte. Cette opération terminée, chaque joueur choisit un des quatre numéros de la planchette et y place son enjeu. Tout cela s'exécute assez rapidement. Les jeux étant faits, le banquier avec geste attentif d'un prestidigitateur, soulève délicatement la tasse, saisit le bâtonnet, et, de son bout, se met à séparer quatre par quatre les sapèques qui se trouvaient sous la tasse. Puis il annonce le résultat sur un mode qui rappelle la manière de faire des croupiers européens. Si, le partage fait, il reste une sapèque, c'est le numéro un qui a gagné, s'il en reste deux, c'est le numéro deux. ainsi de suite. Ce jeu prohibé aujourd'hui par le gouvernement français fait moins de victimes qu'autrefois, mais on ne peut empêcher de le jouer toujours un peu partout clandestinement. Le moraliste annamite dit à propos du jeu en général : cờ bạc sanh trộm cướp 棋薄生濫却 "le jeu engendre le vol et la piraterie". Mais le joueur endurci a aussi pour lui des proverbes, tel celui-ci : đạp gay lấy gai mà lễ 踏荄𥙩荄麻禮 "pour s'extraire une épine du pied il faut prendre une autre épine", autrement dit : les blessures du jeu ne sont guéries que par le jeu.
Les tenanciers des tripots sont presque toujours des Chinois cantonnais venus pour exploiter les Annamites.
(1) Le jeu d'échecs de 32 pièces ou cờ tử 棊子 , petits échecs, auraient été inventé par l'empereur Võ vương 武王 ,1120 avant l'ère chrétienne. Le même jeu avec 360 pièces noires et blanches ou vi kỳ 圍棊 , grands échecs, remonterait à une époque beaucoup plus reculée.
Case Histories of the Trade in Drugs at Chi Hoa
- Warden Nguyen Van Lanh, a stairway guard at Compound FG, carries on himself a lot of drugs whenever he is on duty. In collusion with such heads of rooms of drug addicts as Lam, Trinh, and Thanh, he has sold these drugs to inmates at very high prices mentioned above, three times as much as what he pays outside.
- Warden Phuong Huy Yaong, of Compound ED, sells various kinds of hypodermic syringe (eye-dropper) for drug injection at the price of 2,000 piastres each and pipes for opium-smoking at nearly 5,000 piastres each.
The government of Nguyen Van Thieu has called upon the people tu crush this vice and threatened to imprison gamblers; yet, ridiculously the game is held right in the prison, bu the wardens themselves and sometimes in collusion with outside organizations. Whenever an inmate wins at this game of chance, the warden who organizes the game will come to give the prize (money) to the winner.
- Warden Tran Van Muoi , nicknamed Muoi Le (Muoi the squint-eyed), aged about 50, sits in the corridor of Compound FG, to receive the bets from inmates in the early morning of every Tuesday (the winning numbers of the "Reconstruction" National Lottery are drawn in the afternoon of the same day). He pays the winners, if there are any, in the following afternoon.
- Nguyen Dang An, warden of Compound BC, is another man who receives the bets from inmates of Chi Hoa.
The Game of "So De", just another form of gambling, has been spreading widely and openly. From this sort of gambling, each warden can get about VN$ 50000 a month.
All the facts we could gather from Chi Hoa Prison prove that as long as the Nguyen Van Thieu regime and the American intervention in South Vietnam persist, the penitentiary system cannot be improved, and to cover the corruption of the present regime of South Vietnam.
"So De", a game of chance, consists of betting on 2, 3 or 4 numbers on certain rows of numbers of the prized tickets which come out every week at the drawing of the National Lottery. People who play this game inform the numbers of their choice and give their stake to a "head of game" or the representative of this latter. For this, they get a receipt which is "good for the game" but legally of no value. If they are lucky, they can get 80, 800 or 8000 times as much as their stake (depending on whether they bet on 2,3 or 4 numbers).
This game of chance (originally known as "the game of 36 animals") is closely attached to the government-controlled National Lottery, yet, it is privately organized (probably by the Chinese).
It is widespread in every circle of the population of South Vietnam, including government workers. And there is no doubt that many chiefs of provinces and chiefs of police are in collusion with those at the head of the organization of the game for fabulous bribes.
Le jeu des Trente-Six Bêtes était sa passion favorite.
C'est un jeu populaire, toute mise y est acceptée, et Chan Long y avait mordu dès les premiers jours de son arrivée, avec ses maigres économies.
Comme le gain représente trente fois la mise et que, d'autre part, Chan Long avait bonne mémoire, retenant chaque jour les bêtes qui gagnaient, il s'intéressait au jeu avec toute la tension de cette âme qui vivait en cachette derrière son masque immobile.
Les quatre princesses : papillon, huppe, hirondelle et pigeon, lui étaient aussi familières que les cinq mandarins militaires : le ver, le tigre, le cochon, le lapin et le buffle; les deux sorciers, grue et chat domestique, et les quatre bonzes : tortue, coq, anguille et poisson noir, s'étaient montrés tour à tour favorables ; et les quatre lettrés : poisson blanc, limaçon, oie et paon, les sept commerçants : dragon volant, chien, cheval, éléphant, chat sauvage, abeille et rat, les quatre philosophes : singe, grenouille, épervier et dragon couchant, les cinq mendiants : crevette, serpent, araignée, chèvre et daim, et surtout l'unique Ba-Dong, la trente-sixième Bête, lui avaient fait subir les revers de la fortune.
De gain en gain, et de perte en perte, Chan Long avait ainsi construit, entamé, rétabli, remanié et, finalement, dilapidé une véritable fortune.
Le pire, en la circonstance, est qu'il n'avait pas dévoré les économies d'un parent ou d'un ami, mais réduit à rien l'emprunt qu'il avait fait à la Société Chinoise de la Côte-Est.
A short story about a person playing the 40 beasts game : Full story
On a chilly day of rain, nothing could give more pleasure than to snuggle up by the blazing coals of the furnace and watch Old Man Seven beat iron into a knife as he held forth on how to interpret some riddle that the Chinese organizers of the Forty Beasts gambling game had set.
Grandfather and Old Man Seven, friends of long standings and kindred souls, relished each other's company. Whenever I went to Grandfather's house and he wasn't there, I could count on finding him at the blacksmith's shop and nowhere else. Among the people of this small community, the two made a name for themselves as the foremost interpreters of conundrums in the guessing game of the Forty Beasts.
Once, Grandfather showed an issue of The Morning Bell to his friend, pointing to the "Whispers in the Ear" column where this enigmatic clue was published for the next round of the game: A clear-sighted man must both gaze ahead and look back.
They are great gamblers and occasionally bet heavily, facing their losses with a smiling countenance. The game of ba-quan and cards are their prime favourites. They will occasionally spend whole days and nights listening to a comedy or a drama, the climax of which is postponed to the utmost limit. Ba-quan is not a game needing any great amount of intellect. All that is necessary is to be able to count up to four. This game is the roulette of the Far-East, and of all games the most popular and the most wide-spread. It is played from the Malacca Peninsula to the Amur River.
It is more especially in Cambodia, where the right to play it is leased out to the proprietors of the gaming-houses, that the famous " game of the thirty-six beasts" is in full favour. This game - which is the curse of the country — is most simple in its conception. Two or three Chinamen enthrone themselves behind a dirty old counter, the only piece of furniture to be seen in the hovel selected as a gambling-den. From one of the walls hangs a strip of calico on which are roughly painted the images of thirty-six beasts. Dangling at the end of a rope dependent from the ceiling, inclosed in a jute bag or wrapped up in paper, is the counterfeit presentment of one of the beasts illustrated on the strip of calico.
The players must put down as their lowest stake a piastre (two shillings) and select from the painting the beast which they believe will bring them the biggest prize. In exchange for their stake they are given a ticket showing the date and amount of the sum they have risked.
Daily, at noon, the effigy hanging from the ceiling is taken down and uncovered in the presence of the gamblers. If it is a cat, say, the players who have selected this as the winning animal receive the amount of their stakes thirty-six times over. But the winners are rare, for the dishonesty of the bankers renders most problematical even this thirty-six to one chance.
Les maisons des commerçants chinois reçoivent une destination spéciale pour le jour de l'an indigène : elles sont converties en salles de jeu. Le bacouin et le jeu des trente-six bêtes, interdits pendant le reste de l'année, sauf pour le 14 juillet, sont tolérés par le gouvernement pendant les premiers jours de l'an annamite et chinois (1). L'Annamite étant joueur avant tout, on devine s'il profite, ou plutôt s'il abuse, de la permission. Les Chinois plus positifs et surtout plus pratiques se contentent, en général, d'exploiter la passion, ou plutôt le vice de l'Annamite : ce sont les croupiers. Les jeux de bacouin et des trente-six bêtes, ont quelque analogie avec le jeu de la roulette ; les chances du banquier y sont néanmoins beaucoup moindres.
La règle du bacouin est la suivante :
Quatre tableaux portant les numéros 1, 2, 3, 4 reçoivent les enjeux. Un seul de ces tableaux gagne : les mises sont payées trois fois, mais le banquier prélève 5% sur le gain des joueurs. Ceux-ci reçoivent un ticket indiquant le numéro du tableau choisi.
La façon de faire sortir le numéro gagnant, tout en étant simple, est assez laborieuse. Voici comment on procède : Dans une petite sébile, le croupier met une poignée de sapèques qu'il renverse sur la table de jeu. Un mouvement circulaire de la sébile, renversée sur les sapèques, emporte les pièces dont un certain nombre s'échappe cependant. Les sapèques sortantes sont alors comptées par quatre, à l'aide d'une baguette, et mises en tas.
S'il reste une fraction de 4 sur la table on la complète au moyen d'un nouveau tour de sébile et ainsi de suite jusqu'à ce que tout le contenu du récipient soit sorti et compté par 4. C'est le dernier nombre de pièces restant qui gagne la partie, qu'il y ait quatre, trois, deux ou une sapèque à compter. L'attente du joueur est donc assez longue, beaucoup plus en tous cas que celle du joueur à la roulette qui n'a pas même la consolation de regarder son enjeu pendant une minute.
Le jeu des trente-six bêtes, qui est surtout la distraction favorite des Cambodgiens, n'a pas les mêmes lenteurs que le bacouin, mais il est plus dangereux que celui-ci. Les Annamites ne s'y risquent qu'en tremblant.
Sur un tableau assez grand, figurent trente-six cases portant chacune le nom d'un animal de la région, écrit en caractères chinois. Une seule de ces cases gagne et les mises qui s'y trouvent sont payées trente fois.
Avant que les enjeux ne soient faits, le banquier suspend au bout d'une corde, qui du plafond de la salle tombe au-dessus de la table de jeu, une planchette où se trouve inscrit le nom de l'animal qui gagnera la partie. (Le nom est soigneusement caché, bien entendu.) Les paris terminés on détache la planchette qui fait quelques heureux et beaucoup de mécontents.
Les chances de la banque sont considérables puisque, de toute façon, six tableaux pleins lui sont acquis par la règle du jeu, indépendamment des vingt-neuf autres qui ne gagnent pas...
1. L'interdiction desjeux n'empêche pas l'existence de tripots clandestins où l'Annamite vient se faire dépouiller de ses piastres par les banquiers chinois. Néanmoins la mesure du Gouvernement de l'Indo-Chine doit être louée hautement. Le jeu étant le principal vice de l'indigène, dans nos possessions, le paupérisme n'eût pas tardé à s'implanter en Cochinchine comme au Cambodge, si nous n'étions pas intervenus. Quelqu'un, toutefois, n'avait pas lieu de se tenir pour satisfait de cette réforme, c'était le vieux roi du Cambodge, Norodom.
Lorsque M. Doumer, alors Gouverneur Général de l'Indo-Chine, décida en 1899 la suppression des jeux publics, le souverain se révolta. Sa cassette allait se trouver de ce fait privée de gros revenus. La ferme des jeux était, en effet, concédée à des Chinois qui versaient à Norodom des redevances énormes s'élevant, m'a-t-on dit, à près de 1 million de francs palan. L'énergie de M. Doumer et une petite démonstration navale de quelques canonnières envoyées de Saigon à Pnom-Penh, eurent raison de la résistance du monarque qui se résigna, bon gré mal gré, à signer l'ordonnance qui le dépossédait en supprimant à jamais la ferme des jeux. Les Chinois ne trouvèrent pas, eux non plus, la réforme à leur goût, mais ils durent faire contre mauvaise fortune bon coeur et dire adieu à leurs beaux bénéfices d'antan.