Sources :ហួយ huəy kind of Chinese gambling game played with a wheel of fortune containing 36 letters or pictures ផូយ pʰooy a chart containing 36 pictures used in a Chinese gambling game called ហួយ. ស៊ីសឹក sii sǝk Chinese gambling cards, of four colors: red, green, white and yellow. បៀក្រដាស biə krɑdaah playing card. បៀ biə playing cards បៀតង biə tɑɑŋ Chinese gambling cards of four colors (red, green, white, and yellow) បៀប៉ោ biə pao gambling games played with cards បៀភ្លុក biə pluk Mah-Jongg លេងបៀ leeŋ biə to play cards. ឡុកឡាក់ lok - lak kind of dice game; dominoes លេង leeŋ to play, to joke, to enjoy oneself; to do something for fun; to show a movie. ធ tʰuə kind of Chinese game of chance played with a cup and pile of beans or other markers កាវ kaav to pull something in with a hook or a stick; to crochet. Vietnamese kéo 'to pull, drag.' 2 n glue, gum, paste. Vietnamese keo 'gelatin.'
Dictionnaire Cambodgien-Français Jean Baptiste Bernard(1902)
SEAlang
Le Cambodgien est joueur. Ses deux jeux favoris sont le bacing et le « jeu des trente-six bêtes ».
Ce peuple a trois habitudes dominantes : l'usage du ubac, celui de l'opium et celui du bétel.
Ces habitudes ne sont pas sans déterminer, chez les individus, des excès funestes pour la santé physique, comme pour la santé morale.
Exercice de corps et jeux.
Tous les jeux le passionnent. Marcheur infatigable, bon cavalier, il excelle surtout à conduire sa frêle embarcation; Ses jeux favoris sont les courses d'embarcations et le jeu de paume ou de volant. Même les adultes se livrent à ces derniers jeux, et avec un véritable succès. Le volant passe de dix à quinze fois d'un joueur à l'autre sans toucher terre, et chose remarquable, pour le lancer, le Cambodgien ne se sert que de son talon.
Mais il faut l'avouer, quelque attiré qu'il puisse être par les jeux d'adresse, il les oublie facilement pour ceux du hasard, et parmi eux, le bacoing et le jeu des trente-six bêtes sont ceux auquels il demande le plus volontiers ses émotions.
Le bacoing, on le sait, n'est pas propre au peuple cambodgien; c'est le jeu le plus répandu de l'extrême Orient.
On ne saurait croire combien ce jeu, dont j'ai, je dois le dire, un peu simplifié les règles, passionne tous les peuples de l'extrême Orient, avec eux, beaucoup d'Européens.
Le jeu des bêtes est beaucoup plus cambodgien. C'est une véritable loterie dont les numéros sont représenté par des animaux qui lui donnent de la vie et prêtent à mille inspirations. Nos joueurs de roulette déjà sont parfois frappés par un numéro, et lui accorde leur confiance. Mais combien des animaux doivent-ils mieux parler à l'imagination ! Leur vue, leurs cris, la direction de leur course et de leur vol sont autant d'indications précieuses pour le joueur cambodgien; et de plus, comme il est superstitieux et souvent désoeuvré, on peut comprendre quelle place importante ces préoccupations prennent dans son esprit.
Ces chiffres ne paraîtront certes point excessifs, si l'on considère, par exemple, que la ferme des jeux de la seule province de Battambang, territoire récemment récupéré du Siam, et resté soumis à un régime spécial, nous rapportait annuellement plus de 200.000 piastres avant la suppression du « jeu des 36 bêtes », et 96.000 encore actuellement.
Le bacoing est le jeu le plus répandu dans l'Extrême-Orient; il n'est donc pas particulier au Cambodge ; mais il y est aussi cultivé que partout ailleurs. Il consiste à prendre un certain nombre de jetons en cuivre sous une petite tasse et à les compter ensuite. Le joueur peut pointer sur 4 numéros, 1, 2, 3 et 4. Il peut aussi faire toutes les combinaisons, jouer sur les nombres pairs 2 et 4; sur les impairs 1 et 3; enfin, sur les deux premiers 1 et 2 ou sur les deux derniers 3 et 4. Le gain est proportionné au nombre de chances qui, du reste, sont égales, entre le pointeur et le banquier. Le gain de ce dernier est assuré par la retenue du dixième que laisse tout gagnant.
Les paris étant faits, le banquier découvre les jetons, et pour prolonger l'émotion, les découvre, s'ils sont nombreux, en plusieurs fois ; puis il compte ceux qu'il a découverts, les dispose par groupes de quatre et les met de côté au fur et à mesure. A côté de ceux qui ont pu composer un groupe de 4, ils découvrent ceux qui restent et le groupement continue. C'est le nombre correspondant au nombre de jetons qui restent qui est le numéro le gagnant. Si le nombre des jetons mis en réserve dans la tasse était, par exemple, de 23, le banquier fait cinq paquets de quatre qu'il élimine, et c'est le numéro 3 qui gagne.
On ne saurait croire combien ce jeu, dont j'ai, je dois le dire, un peu simplifié les règles, passionne les Chinois, les Annamites et les Cambodgiens, at avec eux, beaucoup d'Européens.
A côté du bacoing, je dois aussi citer le jeu des trente-six bêtes, plus particulièrement cambodgien. Celui-ci est une véritable loterie. Trente-six bêtes sont, d'une part, dessinées sur trente-six cartons ou pièces de bois isolés, et, d'autre part, réunis sur une pièce d'étoffe, par exemple. Les cartons séparés sont mis dans un sac ; puis le banquier ayant les deux mains dans le sac, en place un dans une petite boîte qu'il sort fermée. Dès lors commencent les enjeux. Beaucoup de parieurs ont un animal preféré et lui restent fidèle. S'ils perdent, c'est qu'ils n'ont pas su le rendre favorable et tout le tort est à eux. D'autres se laissent aller à leur inspiration, et plus souvent à celle des rêves. Rêver un cheval, une oie, un tigre est un signe d'en-haut auquel peu de Cambodgiens ont la force de résister.
ART. 6. Si le chau krâsuong, le phnéak ngéar biér accepte une plainte portée pour l'un des jeux ci-dessus dits, ou pour les jeux apong-huoï (36 bêtes), hot ou concernant l'opium, l'alcool ou l'abatage des porcs, il devra, pour lui donner la suite qu'elle comporte, se conformer fidèlement aux lois Préas Thomma satth et Eyntaphéas. S'il ne conforme pas sa conduite aux préceptes contenus dans ces lois, il sera condamné conformément au Krâm Achnha luong.
Le Huy est le jeu des trente-six bêtes dont il a tant été question il y a quelques années au Cambodge et même en France, et qui fut, avec juste raison, supprimé à la suite d'une interprétation à ia Chambre des députés en 1889. Voici en quoi consiste ce jeu : Sur trente-six feuilles de carton, ou de papier fort. un dessinateur quelconque a grossièrement dessiné trente-six bêtes, une par carton. Le fermier renferme une de ces figures dans une boite fermée et l'expose hors de la maison dans un endroit bien apparent dès le matin. C'est l'animal gagnant que le fermier connaît, mais que les joueurs ne connaissent pas et ne peuvent pas connaître. Alors commence la réception des mises par le fermier ou par son comptable: on les reçoit derrière un treillage solide, on les encaisse puis on remet en échange un reçu constatant le montant de la mise du joueur et nommant ta bête sur laquelle il a placé cette mise. De trois à quatre heures du soir, après avoir appelé les joueurs à grands coups de gong, un employé du fermier ou le fermier lui-même tire un des côtés de ta toile qui renferme la bête et ta bête gagnante apparait derrière une vitre. Les joueurs heureux se précipitent alors au guichet du fermier et reçoivent trente fois leur mise, la mise comprise. On le voit c'est "une sorte de roulette dans laquelle il y aurait six zéros exclusivement réservés au banquier" et où le numéro sortant serait connu d'avance par lui ainsi que tous les gagnants. Ce jeu, cette loterie, cette roulette, si on veut, est le jeu le plus attractif sur les indigènes que je' connaisse et le plus dangereux de tous tous jeux pour la prospérité du pays: il paralyse l'agricutture, l'industrie et le commerce en arrêtant tout; il démoratise les masses du peuple, les mandarins petits et grands et même les femmes qui, ne pouvant jouer ostensiblement, font porter au fermier par leurs domestiques le prix de leurs bijoux. On a bien fait de la supprimer et de repousser l'argument du fermier qui prétendait que "ce jeu favorisait le travail, parce que les indigènes travaillaient pour pouvoir jouer avec le produit de leur travail".
La ferme des jeux, comprenant le ba quan, la roulette, les dés, les cartes, la loterie des douze caractères, etc., donne un revenu annuel de 1,200 piastres.
La loterie des trente-six bêtes, très en faveur chez les Cambodgiens, est affermée actuellement 750 piastres.
Le Cambodge a été, à la Chambre des députés, l'objet de débats retentissants; le roi, dont les revenus se trouvaient fort réduits par le protectorat, cherchait à battre monnaie avec les jeux, particulièrement avec le bacouan et les trente-six bêtes; le bacouan, qui est une espèce de baccarat, était autorisé; le jeu des trente-six bêtes, qui tire son nom des animaux indiqués sur les casiers sur lesquels pontent les joueurs, après avoir été autorisé en 1885 et 1886, a été interdit par le Piquet, le résident français, le 1er janvier 1887. (Ces trente-six bêtes sont : le buffle, le tigre, le porc, le lapin, le ver, le renard, le chat, la grue, le daim, l'araignée, le serpent, la crevette, le dragon, l'oie, l'huître, le singe, le coq, la tortue, l'anguille, la carpe, le papillon, le cent-pieds, le pigeon, le poisson, l'éléphant, le chien blanc, le chat sauvage, l'abeille, le rat, la jonque, le lièvre, le cheval blanc, le paon, le canard, le limaçon et le mollusque).
Le jeu des trente-six bêtes est une sorte de loterie dont le tirage a lieu chaque jour. Les numéros sont remplacés par des figures, et quelque fois même par des extraits de fourrures ou de plumes de trente-six bêtes, dont la nomenclature est toujours la même, depuis l'éléphant jusqu'au papillon : chaque numéro correspond, en outre, au nom d'un mandarin, bonze, lettré ou personnage célèbre. Chaque jour, avant l'ouverture des jeux, le numéro ou animal gagnant est choisi par un employé; son portrait, plus ou moins grossièrement fait, est enfermé dans une boîte ou dans un panier juché au bout d'un mât et qu'on ouvre h la fin de la journée. Les gagnants reçoivent trente fois leur mise. Le jeu peut prêter à la fraude, le gagnant étant connu à l'avance du maître du jeu. Mais, même en dehors de toute fraude, le banquier est très favorisé, puisque, ne payant que trente fois la mise aux joueurs heureux, il se réserve ainsi six chances; le jeu est donc une sorte de roulette, dans laquelle il y aurait six zéros réservés exclusivement au banquier.
The card game of trente-six-bêtes and bacouin, similar to roulette, were favorites.
La nuit venue, des maisons de jeu s'ouvrent. J'en ai visité deux, et je crois bien que ce sont les seules. Rien des splendeurs de Monte-Carlo. Une pièce au rez-dechaussée, l'autre sous le toit, chacune éclairée d'un quinquet et de lanternes en papier huilé. Un orchestre, installé sur la galerie, est chargé d'attirer l'attention des passants. Les exécutants sont des gamines de huit à dix ans appartenant à la domesticité de Norodom. Elles sont fournies par la cuisinière du roi, une puissance! Ces fillettes, vêtues d'un sarrau sombre, sérieuses comme des premiers prix du Conservatoire, chantent en s'accompagnant sur des espèces de tambourins et des violes à deux cordes. Leurs mélopées tour à tour joyeuses et mélancoliques ont de l'originalité et des caprices d'harmonie qui ne blessent point l'oreille. Sur le coup de onze heures, tout ce petit monde plie bagage et reprend, à la file indienne, le chemin du palais, précédé d'un serviteur portant un falot.
A l'étage supérieur est la table de bacouan, en bas fonctionne le jeu des Douze Bêtes. Les accessoires du bacouan sont des moins compliqués : un tableau numéroté de 1 à 4, un tas de sapèques et un gobelet. Le croupier, d'un tour de main rapide, sépare de la masse et enferme sous le gobelet une certaine quantité de billon. Les jeux faits, la tasse est levée, et l'on compte les piécettes par séries de quatre. La dernière série, complète ou non, indique le chiffre gagnant. Plus simple encore est le jeu des Bêtes : douze fiches où sont gravés des caractères avec la traduction française, un sac rempli de dés portant ces mêmes caractères. Les mises sont placées devant les fiches; le Chinois agite son sac; y plonge vivement la main, en retire le dé (la Bête), encaisse, paye, et la partie continue trois heures durant sans autres péripéties. Quand j'arrivai, la chambrée était peu nombreuse; une dizaine d'indigènes pontaient en monnaie de cuivre : sur le tard survinrent des Européens qui risquèrent, avec plus ou moins de succés, de la monnaie blanche. Je n'insiste pas sur les combinaisons, sur les chances simples ou multilples. L'essentiel est de savoir que, grace à elles, il y a la chaque soir un roulement de quelque cent piastres. J'ai vu pas mal de joueurs heureux; j'ai constaté également que le banquier n'est jamais à plaindre.
Jeux, Sports et Paris
Les Cambodgiens sont amateurs de jeux, de sports et de paris. Mais ils aiment par-dessus tout les jeux de hasard, les courses de bateaux, les parties de balle, les combats de courterolles et les concours de cerfs-volants. Des enjeux importants sont toujours engagés dans leurs paris.
Les jeux préférés des Cambodgiens sont le jeu des douze bêtes, où chaque gagnant reçoit onze fois sa mise et le Bacouan, ou jeu de dés. Ces jeux constituaient, il ya quelque temps encore, la principale occupation des Cambodgiens, mais elle était aussi leur ruine quelquefois.
L'ouverture des jeux étaient annoncée chaque soir à neuf heures par des pétards ; on y jouait de fortes sommes; quelques-uns même y jouaient leur liberté.
Nous quittons la Grand'Rue en traversant les ponts; à la hauteur de la rue Ohier, en face du marché, au milieu de torches en résine, de quinquets fumeux, sont des restaurants en plein air. Pour attirer les consommateurs, les mercantis ambulants clament sans cesse: "Acudjandau, Acudjandau", des individus faméliques déposent le prix du repas et, munis de deux baguettes, ingurgitent la pitance qu'on leur sert. Tout d'un coup, de droite comme de gauche, de toutes les directions, arrive le bruit alarmant de pétards. Mon cicérone me rassurre, en m'informant que c'est simplement le signal de l'ouverture des jeux d'argent; neuf heures sonnent au beffroi du port de commerce. Mon ami m'engage à assister aux jeux, et je me laisse conduire, sous les arcades des compartiments du quai Piquet, où, disséminés de loin en loin, stationnent des groupes d'individus. J'approche et au centre du cercle humain, sur une natte étendue par terre, je vois un carré de vingt centimètres de zinc ou de bois où sont peints ou gravés quatre chiffres ou caractères. Un Chinois tient renversé, et plonge dans un tas sapèques en cuivre. un bol en porcelaine qu'il ramène à lui, avec, dessous. un nombre inconnu de pièces jaunes. A ce moment, les amateurs pontent, en plaçant sur les caractères les billets de banque, piastres ou piécettes blanches. Sur l'enjeu, une fiche en papier marquée de signes cabalistiques indique les conditions de gain. Aux mots sacramentels : « Les jeux sont faits, rien ne va plus », le bol est levé, l'n croupier, muni d'un bout de rotin, fait glisser une a une les sapèques, les rangeant par séries de quatre, la dernière pouvant donc en contenir un nombre moindre. Le numéro gagnant est donné par le nombre des sapèques qui forment la dernière série ; c'est un des nombres 1, 2, 3 ou 4.
Les pontes du numéro sortant reçoivent une somme calculée sur le pied de leur mise et de la combinaison qui est figurée sur la fiche mystérieuse. Ce jeu, auquel on prend goût, s'appelle le Bacouan.
« Saisissez-vous la marche du jeu. la finesse des combinaisons ? me demande mon aimable guide. Si oui. venez voir les douze bêtes. » Je me laisse conduire dans un local éclairé et surchauffé par une énorme suspension qui brûle du pétrole.
Sur une grande table, veuve du tapis vert de nos cercles, deux Chinois, le tenancier et le croupier, se tiennent accroupis; leur toilette est bien sommaire, ce qui n'empêche qu'ils font face au public. Dans une boite posée sur le bord de la table sont rangés douze dés, forme dominos, marqués chacun d'un caractère qui symbolise une bête. Dans un sac qu'un Chinois tient d'une main, sont enfermées douze bêtes pareilles à celles exposées devant les spectateurs.
Le Céleste introduit dans le sac une très petite boite fermant à coulisse, dans laquelle sera placée la bête; à travers l'épaisseur de l'étoffe, les regards suivent les mouvements du Chinois qui procède à la mise en boite.
L'opération terminée, le Chinois, qui ne doit pas, sous peine d'amende, ignorer la bête de son choix, dispose sur la table la boite à Pandore. Les mises se font alors suivant l'inspiration, chaque joueur plaçant son argent sur une ou plusieurs fiches en papier sur lesquelles les bêtes sont peintes. Lorsque les jeux sont faits, on demande l'ouverture de la boite objet de toutes les attentions ; le nom de la bête fait connaître les gagnants, qui retournent les fiches. Les gagnants reçoivent onze fois leur mise ; quant aux autres, leur argent s'en va chez le Chinois. Le jeu reprend et se continue dans ces conditions, généralement jusqu'à deux heures du matin, quelquefois jusqu'au jour. Les caractères ou bêtes sont: « le roi, la croix, le cheval, l'éléphant, le bateau, le pétard » en deux couleurs, rouge et blanche, ce qui donne le total douze. On annonce la bête en disant : « Le cheval rouge ou blanc, le roi rouge, la croix blanche, etc. » Au nombre des fanatiques de ce jeu se trouvent des Européens, noyés clans une cohue d'Asiatiques, Chinois, Annamites, Cambodgiens, Tagals, Siamois, hommes et femmes, pieds nus, sales, débraillés, tous se pressant pour tenter la fortune. Les décavés jettent des regards éloquents sur l'argent des voisins, mendiant parfois une pièce blanche pour reprendre la série à la noire, car ces faméliques, possédés parle démon du jeu, ne quittent la place que lorsqu'on les expulse. Autrefois, les jeux étaient affermés moyennant une redevance annuelle d'environ 100.000 piastres. En principe, il avait été décidé que, à l'exemple de la Cochinchine, les jeux seraient supprimés le 1er janvier 1894.
Sur l'intermédiaire du roi, auquel on a, je crois, abandonné les produits de la ferme, ils continuent à subsister.
Peu de jours après mon arrivée je dus songer à me mettre au courant des hommes et des choses du Protectorat, et je commençai par l'administration.
A la suite de la convention du 17 juin 1884, quelque peu imposée à S.M. Norodom, ses sujets fidèles prirent les armes. A la cessation des hostilités, comme avant, deux administrations distinctes, rivales, celle du monarque et la nôtre, continuèrent à fonctionner, ne se rencontrant que sur le terrain des conflits, ce qui pouvait amener une nouvelle levée de boucliers, anéantir nos desseins.
Tout ce monde joue avec passion durant le jour et tard dans la nuit: des torches et des lampions éclairent les boutiques, de grands feux luttent contre la fraîcheur de l'air. Les jeux préférés sont le fan-tan, les quatre, six ou douze bêtes, et les dominos.
M. de La Porte a supprimé au Cambodge le jeu des 36 Bêtes. Li-Ki-Tzé, lettré cambodgien de 2° classe, et chevalier de l'Ordre royal du Cambodge, écrit à ce propos :
Je suis de ceux qui approuvent hautement cette décision de l'honorable M. de la Porte.
Seulement, quelle a été ma surprise, au cours d'une récente tournée que j'ai faite dans vos villes balnéaires, d'y voir partout, dans tous les établissements que vous appelez casinos, et qui sont à Aix, à Luchon, à Trouville, à Dieppe, à Etretat, au Havre, etc, etc les principaux lieux de réunion, fonctionner publiquement le jeu dit des petits chevaux et qui n'est qu'une variante de nos trente-six bêtes !
Vous me direz que le roi du Cambodge, notre souverain maître, tirait recette du jeu des trente-six bêtes, tandis que M. P. Peytral, votre respecté ministre des finances, n'en tire pas une pauvre sapèque pour son budget.
Je ne suis, monsieur, qu'un pauvre lettré cambodgien, mais je vous répondrai, avec mon petit bon sens oriental, que la seule circonstance atténuante au jeu des trente-six bêtes était précisément le profit qu'en tirait l'Etat.
Vous n'avez point cette circonstance atténuante vous laissez donc subsister le vice, pour le seul plaisir de l'encourager.
J'avoue ne pas comprendre.
Ecoutez, M. le lettré, c'est qu'ici les 36 bêtes sont au pouvoir.
Parmi ces boutiques, un grand nombre, assiégées par la foule, ne contiennent qu'une natte plus ou moins fine jetée sur le sol. Ce sont des maisons de jeu, tenues par des industriels qui payent au roi une forte redevance. Les jeux, tous de hasard surtout le bacouin et les trente-six bêtes y fonctionnent avec une rapidité qui n'a rien à envier à la roulette et au trente-et-quarante. Les Cambodgiens et les Chinois s'y ruinent avec entrain. Le décavé ne se fait point sauter la cervelle; mais il devient parfois la propriété d'un joueur plus heureux, car, d'après la loi du pays, l'esclavage remplace ici la prison pour dettes. Notre nouveau traité avec le roi du Cambodge affranchissant les esclaves, voilà un moyen de régler les comptes auquel il faudra renoncer.
Certain monks knew necromancy, the art of seeing demons with their own eyes, of seeing their long-dead parents, knowing the secret of the Thirty-six Beasts [a popular gambling game], the secrets of various other games, etc.